Sommaire
A la différence du vélo de route, le VTT propose plusieurs types de cadres plutôt adaptés à certains types de pratiques d’où il est difficile de s’y retrouver !
Pour mieux comprendre l’univers du VTT et les disciplines qui en découlent, cet article vous permettra de mieux appréhender telles :
- Cross-Country : XC
- All-Moutain : AM
- Trail
- Enduro
- Down Hill : DH
- FAT
Présentation et lexique
Pour une meilleure lecture de l’article, je vais utiliser des abréviations, ainsi :
- TR : Tout Rigide
- TS : Tout Suspendu
- SR : Semi Rigide
Voici les 3 formats principaux de VTT :
TR : Tout Rigide, autrement dit, des vélos sans suspension ni à l’avant ni à l’arrière.
Points forts :
- simplicité / entretien
- prix
Points faibles :
- confort
- versatilité
TS : Tout Suspendu, le plus souvent fourche suspendue à l’avant et amortisseur à l’arrière.
Points forts :
- confort
- efficacité sur terrains accidentés
- grip
Points faibles :
- prix
- entretien
Entre les deux on retrouve les SR : Semi Rigide, avec une suspension à l’avant (le plus souvent une fourche suspendue). Une sorte de compromis entre les 2 catégories précédentes. Ce format permet entre autre, si l’on est prêt à faire quelques concessions, de se rapprocher des TS avec un budget plus réduit.
Lors du choix de votre monture, il est important de comprendre qu’un TS sera plus cher à fabriquer qu’un SR (ou TR). Sa conception et le matériel utilisé nécessitent plus de frais (forme du cadre, cinématique, roulements, amortisseur…). A budget équivalent, vous aurez donc un vélo qui sera toujours moins bien équipé si c’est un TS. Si votre budget est restreint, il peut être judicieux de viser un SR plutôt qu’un TS par exemple.
Ces trois catégories sont utilisées en fonction de leurs points fort / points faibles dans les différentes catégories que propose le marché actuel.
Initialement, ces catégories étaient très réduites. A ses balbutiements, en toute logique (fin des années 1970 jusqu’aux années 1995) les VTT ne connaissaient pas de segmentation : tous les VTT étaient d’ailleurs des TR en acier et avec des roues 26 pouces.
C’est donc aux alentours des années 1996 qu’arrive une première segmentation : le cross country (XC) en lien direct avec l’apparition de cette discipline aux Jeux Olympiques d’Atlanta.
Les disciplines ou segments
De notre point de vue, il existe aujourd’hui quatre segments de VTT bien identifiés permettant de pratiquer au mieux des disciplines ayant de réelles spécificités.
Les marques (et leur service marketing) tentent régulièrement de créer de nouveaux segments afin de créer plus de demande et vendre plus. Parfois, il faut bien l’avouer, avec succès car répondant à une réelle demande et en comblant un manque. D’autre fois en revanche en tentant de renommer un segment existant.
Les progrès technologiques aidant, on arrive aujourd’hui à élargir la pratique du VTT et on se retrouve avec, pour l’instant, quatre « vraies » catégories de VTT identifiés. Par « vraies » j’entends des VTT qui apportent un réel avantage, voir même une impossibilité d’utiliser le VTT en question dans une catégorie différente. En tout cas, pas au détriment de lourdes concessions.
Cross-Country : XC
Le XC ou Cross-Country est directement issu de la discipline olympique du même nom. A ses débuts, cette discipline était orientée sur le rendement pur, avec des parcours bien moins exigeants en termes de technicité que de nos jours.
Cette discipline est sous un format court, moins de 2h en général sur des tracés en boucle enchainant les difficultés sur plusieurs tours.
A ses débuts donc, ce segment était exclusivement constitué de VTT SR légers avec roues de 26 pouces.
L’évolution du matériel et des technologies a fait glisser le segment vers des VTT SR en 29 pouces, puis plus récemment sur des TS en 29 pouces, bien plus efficaces sur des tracés devenus aujourd’hui très exigeants.
Au niveau des débattements, ils ont finalement assez peu évolué (profitant de l’augmentation de la taille des roues et des progrès dans ce domaine). De nos jours vous trouverez donc dans la majorité des cas, des vélos SR ou TR avec 100 à 120 mm de débattement.
Vous trouverez parfois la mention « XC Marathon », faisant référence aux vélos utilisé sur des profils de course XC long (plus de 100km). Autrement dit, des VTT XC exclusivement TR avec plus de débattement (pour plus de confort)
Autre mention assez récente, les « Down Country ». L’idée derrière ce terme est de vendre une catégorie de vélo en associant l’image d’un vélo à la fois bon en descente tout en gardant cette notion de performance. Quelque part entre un pur XC et un petit AM finalement, puisque ces vélos garderont un débattement court de XC, avec une géométrie retravaillée pour donner quelques avantages dans les descentes.
En bref
Un VTT XC sera donc un SR ou un TS léger accès sur la performance.
La position et la géométrie du vélo sera agressive et assez peu confortable (surtout pour un débutant)
Le débattement des suspensions sera entre 100 et 120 mm.
Le prix sera relativement élevé du fait de l’optique de performance lié à ce segment.
All-Mountain : AM
Dans cette catégorie, on abandonne plus ou moins la notion de performance. L’objectif des vélos de ce segment est de permettre une utilisation la plus versatile possible. On met l’accent sur le fun et l’accessibilité.
L’entrée de gamme de ce segment sera constituée de SR, alors que le reste du segment sera constitué de TS.
La géométrie de ces vélos permet de tout faire avec du confort, et le débattement des suspensions est généralement compris entre 120 et 150mm. A noter que les marques semble d’ailleurs se diriger vers des débattements plus élevés à l’avant qu’à l’arrière afin de favoriser des géométries efficaces sans pour autant compromettre le confort.
En bref
Un VTT AM sera un SR ou un TS.
La géométrie du vélo sera équilibrée, permettant un maximum de polyvalence, également accès sur le confort.
Le débattement des suspensions sera compris entre 120 et 150 mm.
Trail
Attention : de plus en plus de marques utilisent la nomenclature « Trail » plutôt qu’« All-Mountain », référez vous aux explications du paragraphe précédent pour vérifier cela.
D’autres fois ils peuvent également être confondus avec l’entrée de gamme des vélo AM.
La tendance qui semble pour l’instant dominer pour les VTT Trail, ou Rando, sont les modèles entrée de gamme à privilégier pour les débutants. Ils sont souvent proposés à des prix attractifs et permettent de donner un avant-gout à ce que peut proposer la pratique.
Ce prix bas n’est pas sans concession pour autant, les vélos de ce segment possèdent des composants d’entrée de gamme. Ils seront parfaits pour parcourir au rythme ballade des chemins ou des pistes peu accidentées mais montreront rapidement leurs limites si on leur en demande plus.
Un œil peu averti aura vite fait de confondre les vélos de ce segment avec des XC. Certaines marquent tentent d’ailleurs parfois le coup. Mais ici, pas de notion de performance ou d’efficacité, on est dans une optique de découverte à bas prix.
Ne vous étonnez pas donc de voir associé à ces vélos un discours marketing qui fera parfois référence au XC. En effet, ce segment est plus reluisant lorsqu’on cherche à vendre les qualités dynamiques d’un vélo.
En bref
Les Trail sont quasi tous des SR. (Les TS existent mais dans ces budgets d’entrée de gamme, ce n’est pas un bon calcul)
La géométrie accès sur le confort avant tout.
Le débattement des suspensions varie de 100 à 120 mm.
Enduro
Comme pour le XC, ce segment doit son existence en grande partie à la discipline du même nom. Les concurrents de ce type d’épreuves sont amenés à effectuer des tracés assez longs en montagne dans lesquels seules des spéciales (la plupart du temps des descentes) sont chronométrées. Le reste du parcours, considéré comme des liaisons ne sont pas chronométrés.
Depuis peu, et pour l’instant seulement dans les catégories avec assistance électrique, on voit apparaitre des spéciales en montée.
Vous l’aurez compris, ce segment étant en lien étroit avec la compétition, il sera grandement accès sur la performance. Plus particulièrement la performance en descente, tout en gardant un vélo capable de gravir les sommets : il faut bien réussir à se hisser en haut des spéciales sans trop se fatiguer afin de préserver toutes ses chances !
Finalement en Enduro, on se retrouve plus ou moins avec un VTT AM bodybuildé. De la même manière il permettra de tout faire, avec l’accent sur la performance en descente. Le vélo sera un peu plus résistant, prévu pour encaisser plus et aller plus vite. Le poids du vélo s’en retrouve impacté, c’est là où on peut parfois y perdre (plus ou moins en fonction des modèles) en efficacité en montée.
A noter, la catégorie Freeride qui tend à disparaitre ces dernières années tant les enduros récents sont devenus efficaces. A la base, l’idée était la même que pour le ski : une pratique extrême consistant à rouler là ou ce n’est pas prévu pour. Chacun y voit midi à sa porte, un Enduro bodybuildé (sic) ou un mini DH !
En bref
Dans 99% des cas, on est sur du TS. Les SR dans cette catégorie sont tellement rares qu’ils constituent un segment à part : les Endurigide.
Quoi qu’il en soit, entre 150 et 180 mm de débattement.
Et une géométrie / conception permettant de se faire un maximum plaisir en descente sans jamais rendre pour autant le vélo mauvais pédaleur.
Downhill : DH (Descente)
Ce segment est très simple à comprendre, elle regroupe les vélos dédiés purement à la descente. La discipline de base est très vendeuse, on en voit beaucoup à la TV, les images sont spectaculaires et bien filmées.
Les pratiquants ne se hissent pas au sommet à vélo, mais utilise d’autres moyens comme par exemple des remontées mécaniques. La conception du vélo peut donc se concentrer sur l’efficacité en descente, sans compromis. N’imaginez pas faire une quelconque ascension sur ces engins, ultra efficaces pour claquer des chronos dans le pentu, ils n’ont aucune qualité en ce qui concerne le pédalage, surtout pas dans le D+.
Ce sont évidement les plus lourds, on recherche les capacités de franchissement et la rigidité. Certains pilotes de la discipline lestent même leur vélo pour abaisser le centre de gravité et les rendre plus stables.
Lire aussi : le VTT de descente, une discipline pleine de Sensations
En bref
Exclusivement des TS.
Les débattements vont de 180 à 240 mm. Les fourches sont rigidifiées, dites à « double-T ».
La conception ne permet pas de pédaler plus de quelques centaines de mètres et la géométrie est très ouverte pour s’adapter à la pente.
Les FAT
Un peu à part, dans un marché de niche, on trouve également les FAT Bikes.
Vous n’aurez aucun mal à les reconnaitre, TR pour les puristes (mais il en existe des SR), leurs pneus sont énormes et permettent de les utiliser sur le sable, la neige et les terrains très accidentés.
Lire aussi : le FAT BIKE, le VTT différent !
La notion de performance est exclue, du moins au niveau des chronos, puisque certains experts profitent de leurs capacités de franchissement et de grip incroyables pour évoluer dans des endroits improbables et peu / pas accessibles avec des VTT classiques.
La notion de performance est exclue, du moins au niveau des chronos, puisque certains experts profitent de leurs capacités de franchissement et de grip incroyables pour évoluer dans des endroits improbables et peu / pas accessibles avec des VTT classiques.
Quel VTT pour vous ?
Maintenant que tous ces segments / catégories / disciplines sont claires pour vous, voici un premier petit guide afin de vous orienter pour un premier VTT. Notez bien que l’on se concentre sur les VTT, et pas les VTC que nous considérons comme une pratique à part.
Budget
Avant tout, il va falloir décider d’un budget prévisionnel. Cette gymnastique n’est pas évidente pour tout le monde, on a tendance à vouloir décider d’un budget après avoir trouvé un vélo qui nous plait. C’est de notre point de vue une erreur, notamment parce que le prix d’un VTT varie énormément, entre 100 et 15 000€ !
Afin de ne pas être déçu de la discipline, on peut tout de même fixer quelques critères clés ainsi qu’un budget plancher :
- 300€ neuf (attention, grandement dépendant de la marque choisie)
- Freins à disque hydrauliques
- Roues en 27,5 ou 29 pouces
En respectant ces critères simplifiés, vous devriez normalement éviter les plus mauvaises surprises.
Pas de limite haute de budget tant que le VTT est bien choisi (voir plus bas), le seul risque est que vous dépensiez (beaucoup) trop par rapport à votre besoin.
De manière plus générale, maintenant que votre budget est fixé, favorisez dans la mesure du possible les SR si vous le situez sous les 1500€. Au-delà vous pourrez regarder du côté des TS. En effet, sous ce budget, les concessions seront généralement trop grandes pour accéder à un TS, et votre expérience en sera grandement dégradée (trop).
Gardez en tête que les TS sont plus couteux à l’entretien que les SR (qui sont de conception plus simple).
Enfin, pensez à réserver une part de votre budget pour l’équipement. Les postes indispensables dans lesquels il vous faudra investir pour vous régaler sur les singles sont les suivants :
- Protections
- Pédales de qualité, automatiques ou plates (le point de contact se doit de vous apporter un grip sans faille)
- Chaussures dédiées et prévues pour la pratique (toujours pour obtenir ce grip si important)
Segment / discipline
Si vous êtes un néophyte complet et souhaitez découvrir la discipline seul sans segment particulier en tête, nous vous conseillons de vous orienter vers le segment de vélos Trail. Ils sont généralement proposés à des tarifs plutôt corrects et vous permettront d’obtenir un avant-gout de la pratique tant que celle-ci n’est pas extrême.
Une fois votre pratique de prédilection établie, ces VTT devraient vous permettre de vous lancer même si vous vous y trouverez rapidement bridé en cas de pratique soutenue.
Prenez tout de même en compte le terrain de jeu dans lequel vous prévoyez votre pratique. Bien que le segment des Trails couvre une large plage d’utilisation, si vous habitez en haute montagne, mieux vaut investir directement dans un AM d’entrée de jeu.
Le choix d’un XC n’est pas recommandé en premier VTT, sauf si vous avez un fort passif en vélo de route et que les caractéristiques décrites au début de cet article semblent correspondre à vos besoins / envies. En effet, la position agressive sur un XC se rapproche dans un sens de celle qu’on peut retrouver sur un vélo de route, en ce sens vous deviez mieux la supporter.
Gardez à l’esprit que le confort arrive en second plan par rapport à la performance sur ces vélos.
Enfin, si vous décidez de vous lancer pour rejoindre un groupe ou des amis qui pratiquent déjà, renseignez vous auprès d’eux pour savoir quel type de sorties sont proposées afin d’orienter votre choix.
Évidemment, si votre pratique est précisément définie et correspond pile poil à l’un des segments / disciplines décrits plus haut dans ce billet, choisissez de taper directement dans le segment en question.